Le corps en fragments : ma démarche artistique expliquée

Le corps en morceaux, mais vivant

Quand je crée, je reviens toujours au corps humain. C’est ce qui m’inspire le plus. Pas le corps parfait, pas le corps entier. Plutôt des morceaux : un visage, une bouche, un œil, un buste, un poing. Je ne cherche pas à représenter quelqu’un. Je cherche une sensation, une émotion.

Je ne travaille pas le corps en entier, parce que chaque partie compte. Un regard, une main, un front, ça dit déjà beaucoup. Et dans la vie, c’est pareil : on n’a pas besoin de tout voir pour ressentir.

Chaque fragment a son rôle. 

Sans lui, quelque chose manque. C’est pour ça que je le choisis, que je l’isole, pour le faire exister à leur manière.

Souvent, on n’aime pas tout dans notre corps. On le critique, on le cache. Mais en travaillant ces morceaux, j’essaie de montrer que chaque partie du corps, même petite, est essentielle. Elle nous permet de tenir debout, d’avancer, d’exister.

Des visages, encore et encore

Je fais beaucoup de visages. Même sans bouche, sans nez, un morceau de visage peut tout raconter. La personne qui regarde peut ressentir ce qu’elle veut. Avec la terre, on ne maîtrise pas tout. Elle réagit, elle bouge, elle résiste. Parfois, ce sont ses marques à elle qui restent, pas les miennes. Je les garde, parce qu’ils font partie de la pièce.

Et maintenant : des poings

Mes prochaines pièces, que je montrerai bientôt, ce sont des poings. C’est venu comme ça, naturellement. Le poing, c’est la force. C’est aussi ce qu’on serre quand on garde en soi. C’est ce qu’on lève, ce qu’on tend. Il peut vouloir dire beaucoup de choses. Chacun verra ce qu’il a besoin d’y voir.

(Mais chut… ils sont timides. Ils ne veulent pas encore être pris en photo)

Ce que je veux, au fond

Je cherche à faire vrai. Je veux que mes pièces touchent, même si on ne sait pas pourquoi.

Je crois que cette façon de faire apporte aussi une certaine modernité. Un regard différent, plus libre, sur le corps et ce qu’il raconte.